150 milliards de mails sont échangés quotidiennement dans le monde aujourd’hui. Nous sommes tous hyperconnectés. Cette hyperconnexion nous rend-elle dépendante ou nous libère-t-elle ? Vivons-nous mieux aujourd’hui à l’aide des nouvelles technologies de la communication et de l’information ou vivons-nous moins bien ? Si l’humanité produit en deux jours plus d’informations qu’en deux millions d’années, la somme d’informations à traiter est donc colossale. Et elle doit l’être quotidiennement… Lorsque nous réalisons qu’à chaque seconde l’équivalent de deux Bibliothèques Nationales de France est diffusé, nous sommes en droit de nous interroger sur les conséquences de cette hyperconnexion.
Cette année, en philosophie, nous avons tous à lire Petite Poucette de Michel Serres. Dans cet ouvrage, l’auteur apporte un regard critique sur notre société et ses nouvelles technologies. Le titre de l’ouvrage vient de l’utilisation des pouces pour communiquer par le biais des réseaux sociaux. La communication est donc instantanée; nous sommes hyperconnectés. En moyenne, après une rapide enquête dans la classe, nous avons calculé que nous échangions par mois dix mille sms (approximativement 5000 envoyés et 5000 reçus) ; quant aux réseaux sociaux, on peut parler de « Far West de la communication » : chacun passe d’une tablette à une autre, et peut même mener différentes conversations avec une seule et même personne à travers plusieurs réseaux sociaux en même temps. Petite Poucette peut avec son petit ami, sur Facebook, se disputer, sur Snapchat, lui envoyer un selfie et sur WhatsApp, lui demander les devoirs à faire pour demain…
Mais cette hyperconnexion ne fait pas seulement de nous des boulimiques de l’écran et de son utilisation. Elle peut aussi nuire à notre équilibre et remettre en cause la liberté qui devrait être inconditionnelle. Dans notre lycée, des élèves vivent des situations impensables à cause de cette hyperconnexion. Critiques, injures, menaces sont des réalités contre lesquelles nous souhaitons, par ce premier article des lycéens, nous indigner. Pourquoi utiliser les réseaux sociaux à des fins aussi viles que la négation de la valeur d’autrui ? Puisque les écrits ainsi propagés sont les reflets des pensées de leurs auteurs, comment pouvons-nous vivre ensemble, dans un même établissement, de surcroît édifié sur des valeurs de respect d’autrui et de bienveillance, et œuvrer à tant de haine ? Nous souhaitons, nous élèves de terminale, profiter de cette plateforme de communication qu’est le site internet du lycée, nous montrer solidaires à l’égard de nos camarades harcelés par les réseaux sociaux. Pour que cette hyperconnexion ne rime plus avec culpabilisation et déstabilisation, nous souhaitons faire de notre journal des élèves la plateforme de communication à l’œuvre pour l’édification d’un monde meilleur. Tous connectés, tous solidaires !