Dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma, les élèves de terminale ES ont assisté à la projection des deux films suivants : Une séparation d’Ashgar Faradhi (2011) et Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry (2008).
Ils nous livrent leurs premières impressions sur ces films aux univers très différents…
I.Une séparation d’Asghar Faradhi
Un film Iranien, qui nous permet de nous rendre compte de la société actuelle iranienne régie par la religion et le poids du conservatisme.
Cette histoire met en avant les différences entre les catégories sociales et les droits des hommes et des femmes. Les personnages réagissent différemment : Simin, issue de la classe moyenne aisée, éduquée et moderne, pense comme les Occidentaux, contrairement à Razieh, aide soignante issue des classes populaires et traditionnelles, prisonnière des carcans moraux, sociétaux et religieux de la République islamique.
Le film commence par la séparation d’un mari et de sa femme et met en avant les divisions et les contradictions d’une société déchirée.
Ce film est bien interprété, il est riche en découvertes, dialogues et effets de mise en scène. Cependant, la fin est brutale car elle nous laisse une impression d’inachevé. Une démarche voulue par un réalisateur talentueux qui sollicite le spectateur en multipliant les points de vue.
II. Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry
Cette comédie burlesque et loufoque met en scène deux employés d’un vieux vidéoclub d’une petite ville des EtatsUnis qui, après avoir accidentellement effacé les cassettes qu’ils louent, décident de réaliser artisanalement des remakes des films pour les remplacer et sauver la boutique de la faillite.
Ces remakes tournés avec des acteurs amateurs comme professionnels et le soutien de la population du quartier, sont un retour à la base du cinéma : une caméra, quelques effets, les moyens du bord et des scènes simples mais efficaces.
Ce combat perdu d’avance contre la modernité et la mondialisation démontre la mobilisation des habitants de cette cité, victimes d’une logique d’uniformisation et de standardisation aseptisée pour sauver leur patrimoine culturel et historique au travers d’un projet communautaire et fédérateur qui les transforme en acteurs de leur destin grâce à la magie du cinéma.
Un film loufoque et déjantée qui mêle avec habileté et tendresse la caricature ironique et la fable sociale et les puissances respectives du vrai et surtout du faux.