Et le cinéma, ça s’apprend ?
– T’as vu le « Nosferatu » de Murnau ?
– Ouais ! En fait, Coppola lui a presque tout piqué : les ombres qui bougent en décalé du personnage, les plans d’ensemble de l’arrivée de la calèche mystérieuse qui emmène le héros au château de Dracula, le vampire qui se dresse de son cercueil dans une attitude figée de gisant…
– Oui, mais c’est parce que les deux réalisateurs tentent de respecter le roman épistolaire de Bram Stoker. De ce point de vue-là, Coppola est plus respectueux que Murnau parce qu’on voit même les lettres que s’écrivent les personnages surimposées à certains plans d’ensemble (dans le train pour les Carpates, par exemple).
– C’est parce que Murnau pouvait pas faire tout c’qu’il voulait en 1922 ; les droits sur le livre, paru en 1897, n’étaient pas encore libres, alors qu’en 1992, Coppola n’avait plus ce problème.
Voici un exemple de conversation possible entre deux élèves après une projection au 3C (le Cercle des Cinéphiles Cassaignais). Le but ultime : enrichir sa culture cinématographique et élaborer ses propres critiques dans une ambiance de Ciné-Club et non de cours. Concrètement, des séances sont prévues tous les 15 jours, à partir des choix réalisés par les élèves eux-mêmes sur le site de Ciné-Lycée parmi les 200 grands classiques du cinéma national et international sélectionnés par une équipe pédagogique spécialisée du Rectorat. Alors, oui, la majorité des 200 films retenus sont datés, mais ils sont tous aux fondements du cinéma d’aujourd’hui et ont encore beaucoup de choses à nous apprendre… Curieux ou curieuse de voir ce que ça donne ? Alors, viens !
Bertrand DUNOUAU
et Sophie GEOFFRION