Le Retour d’Andreï Zviaguintsev (présentation)

 

  

Ce film raconte l’histoire d’un père qui revient pour que ses fils deviennent des hommes au cours d’un voyage initiatique ; les personnages seront en communion avec la Nature et apprendront à devenir des hommes. Le film aura une issue tragique : le père, en voulant être trop dur avec ses enfants et en étant trop sûr de lui, provoquera Ivan, le plus jeune de ses deux fils, ce qui engendrera ensuite sa mort accidentelle.

 

La narration laisse planer du mystère. On ne connaît rien de ce père : a-t-il fait de la prison ? Est-ce vraiment son travail qui l’a éloigné de sa famille ? Quelle est cette île sur laquelle il se rend avec ses enfants ? Qu’est-il venu y chercher ? Chaque spectateur peut imaginer son propre scénario : le film nous donne d’abord l’impression de détenir certaines certitudes (le père semble connaître l’île, par exemple) pour nous les enlever par la suite (n’aurait-il pas appris à connaître l’île en parlant à l’inconnu sur le port ?). De plus, on ne sait pas comment la mère réagira à l’annonce de la mort de son époux : c’est un des nombreux non-dits du film qui laissent le spectateur sur sa faim.

 

Ce film est essentiellement masculin. Malgré la présence de la mère et de la grand-mère au début, ce sont les personnages masculins qui prennent le pas. Le père se présente comme un guide,  un initiateur : le mystère qui l’entoure rend ce personnage encore plus énigmatique, dur et froid qu’il ne semble l’être. Les frères sont assez opposés dans le caractère, mais restent très proches dans les sentiments : Andreï, l’aîné, est entièrement fasciné par son géniteur, tandis qu’Ivan reste méfiant et nourrit les doutes du spectateur concernant le père. En revanche, les deux frères restent toujours solidaires face aux menaces du père.

 

Cette œuvre montre des portraits humains et révèle des sentiments intéressants : la fraternité, la qualité des liens familiaux… C’est un film esthétique qui nous donne à voir les sons de la Nature comme une sorte de musique. Toutefois, peut-être pouvons-nous trouver que les énigmes y sont trop nombreuses, jusqu’à gêner le spectateur dans sa compréhension globale de l’histoire.

 

Les élèves de Terminale L, promotion 2010/2011

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