Né le 30 janvier 1895 à Grenade- sur-l’Adour (Landes), Jean Cassaigne eut, dès l’adolescence, un vif désir de devenir missionnaire. II fut ordonné prêtre le 19 Décembre 1925 au titre des Missions Etrangères de Paris et reçut son affectation à la Mission de Saïgon.
Après un stage d’apprentissage du vietnamien, son évêque le chargea de créer un nouveau poste de mission sur les Hauts Plateaux.
Arrivé à Djiring en janvier 1927 parmi les pauvres montagnards, il leur donna à tout jamais son coeur. II découvrit patiemment leur langue, créa une école, annonça l’Evangile, et bientôt en baptisa quelques-uns. Il donna sa préférence aux plus pauvres, et surtout aux lépreux qu’il soigna de ses mains et regroupa dans un village qui ne cessera de prendre de l’extension.
Nommé évêque de Saïgon en Février 1941, il dut s’arracher à sa mission de Djiring. Avec fermeté, il défendit l’Eglise de toute compromission et organisa des secours humanitaires.
En décembre 1954, au jour du 29ième anniversaire de son Ordination, il découvrit sa première tache de lèpre. II continua à faire face à ses devoirs d’évêque, mais le 5 Mars 1955, il demandait la permission de démissionner et de se retirer à Djiring « auprès de mes enfants que j’ai le plus aimés et auxquels, dans son infinie bonté, le Divin Maître me permet de ressembler ».
Désormais, pendant 18 ans, aidé de religieuses de Saint-Vincent-de-Paul, il redevint leur père, ne cessant de les réconforter et de les évangéliser, oubliant sa souffrance jusqu’à recevoir les confessions au pied de son lit. II disait : « heureux les pauvres en esprit, a dit le Seigneur, car ils posséderont la terre : et j’ajoute : heureux les pauvres en santé, car ils posséderont la joie, c’est si vrai » !
Au milieu de ses enfants, Jean CASSAIGNE s’est endormi dans le Seigneur le 31 Octobre 1973.
SIC N° 9 – 2 Septembre 1998