Témoignage de Ginette Kolinka

Le témoignage de Ginette Kolinka, rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau

« Je raconte et je me dis, c’est possible d’avoir survécu »

 

Les élèves des classes de 5ème ont participé le mercredi 14 juin à une rencontre exceptionnelle avec Ginette Kolinka, rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, au nom du devoir de mémoire plus que jamais nécessaire.

Nos jeunes élèves ont vécu un moment intense qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

Au fil des années, les témoignages directs sur la Shoah disparaissent et, un jour, comme pour les rescapés de toute tragédie, celles et ceux qui l’auront vécue dans leur chair ne seront plus là.

Ce témoignage n’en que plus précieux et nécessaire en cette époque de replis identitaires, de discours d’exclusion dressant de nouvaux murs entre les hommes et de montée du fanatisme et de l’intolérance.

Durant près de trois heures, Ginette Kolinka a raconté une histoire qu’elle a longtemps tue aux siens.

Avec des mots simples, elle a évoqué avec réalisme et sobriété, son enfance, la montée de l’antisémitisme, les lois antijuives du régime de Vichy, son arrestation avec son père, son petit frère et son neveu par la Gestapo à Avignon en mars 1944, son internement au camp de Dancy et la déportation au camp d’Auschwitz-Birkenau, sa survie dans l’enfer de cet immense complexe concentrationnaire, son transfert dans les camps de Bergen-Belsen et de Theresienstadt d’octobre à avril 1945 et son retour parmi les membres de sa famille qui avaient survécu à la « solution finale de la question juive ».

Pour elle, ce n’était pas une question de courage, ni de volonté, mais simplement de chance.

Notre jeune auditoire a posé des questions pertinentes à cette passeuse

de la mémoire de la Shoah sur toutes les facettes de cette tragédie, celle de l’homme qui devint parfois le pire cauchemar de l’homme, lorqu’il désigne au reste du monde un bouc-émissaire, exutoire de ses malheurs, de ses propres faiblesses et de ses propres complexes.

Par delà les souffances endurées, Ginette Kolinka a voulu transmettre aux plus jeunes un formidable message de tolérance et de bienveillance, car « La bête immonde sommeille toujours en l’homme ».

N’oublions pas cette parole simple, vitale, cette voix unique : « Ne dites jamais les Autres ».

Nos jeunes élèves ont bien reçu ce message. Puisse-t-il les accompagner tout au long de leur vie…

M. Murat.

 

 

2 commentaires :

  1. Garcia-Buscaylet

    Nous sommes enseignantes au lycée jean Vilar à Villeneuve les Avignon et nous souhaiterions inviter Mme Kolinka pour une intervention auprès de nos élèves concernant le devoir de mémoire. Elle a été emprisonnée à Avignon, près de notre lycée, sur le chemin de la déportation.
    Connaitriez-vous un moyen de la contacter pour lui transmettre notre invitation ?
    En vous remerciant de l’attention portée à ma demande,
    Je vous prie d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments.
    Sylvie Garcia-Buscaylet

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